Développé avec Berta.me

  1. Lady Rosebud, Compagnie Fruitière International Residence Project by Fraeme in Ivory Coast
    (from left to right) The Eye of My Rival I, II, Wedding flower, Chérie don’t turn your back on me, Génito, 2019, steel ironwork, wax, resin, braided palm leaves, 120x160cm each Exhibition view, solo show installation during the ART-O-RAMA art fair

    Lady Rosebud, Projet de Résidence internationale de la Compagnie Fruitière par Fraeme en Côte d’Ivoire
    (de gauche à droite) L'oeil de ma rivale I, II,      Fleur de mariage, Chérie ne me tourne pas le dos, Génito, 2019, ferronnerie acier, wax, résine, feuilles de palmiers tressées, 120x160cm chaque Vue d’exposition, installation solo show lors de la foire ART-O-RAMA

     

  2. (EN)

    Solo Show, ART-O-RAMA 2019

    Lady Rosebud - Project of the Compagnie Fruitière's international residency in Ivory Coast

    To wear a "wedding flower", to watch "the eye of my rival", to appear as a "Genito", to say "darling don't turn your back on me", are all messages sent to loved ones, to a husband, to society in general when one wishes to get married, when one experiences the pangs of jealousy, if one asserts oneself as a force of nature and fantasized progenitor or when one demands love and attention.

    These words, laid down here on paper, are the meanings given to motifs duplicated on wax fabrics. Each textile carries its own sui generis design carrying a message. To wear one fabric rather than another is a way to assert one's state of mind, desire, urgency and culture.

    Communication sometimes takes unique paths and Amandine Guruceaga, from the very beginning of a work in progress, notes, in the singularity of the chronicles relating the power of wax, first British, then largely Dutch while being marketed in Sub-Saharan Africa, the crucible of a history of men and their power relations.

    Titled Lady Rosebud, the protean project of Amandine Guruceaga was born from her residency in Ivory Coast, in the heart of the Tiassalé domain, the title being a reference to the freighter that connects the African continent to Europe.

    The artist associates the fabrics, messengers of the intimate, with the grills aptly named "anti-thefts", which appeared on the facades of the new colonial cities of Africa in order to protect their occupants while affirming their wealth, in contrast to the vernacular architectures largely open to the community.

    The assembly of metal and fabric, the motif appearing first by the effort of the welders, the metal structures proudly displaying their missives, which, coupled with the wax itself, present their message as altered, producing a kind of hybrid stained glass, a mix of materials in the form of bas-relief, a perforated alchemy, an object hesitating between its usefulness and its preciousness, an anomaly.

    Lady Rosebud, a series of works presented here, appropriates a modified form of traditional habitat, where the borrowed papeaux (papo) take the visitor to the heart of the vernacular. "History is inscribed in the material," says Amandine Guruceaga, and Lady Rosebud tells us the story of her residency, of the work carried out in collaboration with the mechanics of the Tiassalé estate, of this encounter with a territory even larger than the landscape of Ivory Coast, inhabited by women and men, embodied in a powerful culture and heir to the upheavals of the past. The exchange has taken place, an alchemy, which does not denature but rather displaces, has occurred through the slow development of forms and materials, thus remaining true to her artistic practice that crosses both plastic and geographical boundaries.

    Veronique Collard Bovy

  3. Solo Show, ART-O-RAMA 2019

    Lady Rosebud -Projet de résidence internationale de la Compagnie Fruitière en Côte d'Ivoire

    Porter une « fleur de mariage », surveiller « l’œil de ma rivale », apparaître en « Génito », dire « chérie ne me tourne pas le dos », sont autant de messages envoyés aux proches, à un mari, à la société en général dès lors que l’on souhaite se marier, quand on éprouve les affres de la jalousie, si l’on s’affirme comme force de la nature et géniteur fantasmé ou encore lorsque l’on réclame de l’amour et de l’attention.

    Ces mots, ici couchés sur le papier, sont les significations données à des motifs dupliqués sur les waxs. à chaque tex- tile son dessin sui generis porteur de message. Arborer telle étoffe plutôt que telle autre est une manière d’affirmer son état d’esprit, son envie, son urgence et sa culture.

    La communication prend parfois des chemins singuliers et Amandine Guruceaga, dès les prémices d’une œuvre en train de se faire, relève, dans la singularité des chroniques relatant la puissance du wax, d’abord britannique, puis lar- gement néerlandais alors que commercialisé en Afrique Subsaharienne, le creuset d’une histoire des hommes et de leurs relations de pouvoir.

    Intitulé Lady Rosebud, le projet protéiforme d’Amandine Guruceaga est né de sa résidence passée en Côte d’Ivoire, au cœur du domaine de Tiassalé, le titre étant une citation au bateau convoyeur de marchandises qui relie le continent africain à l’Europe.

    L’artiste associe les tissus, messagers de l’intime, aux grilles nommées fort justement les « anti-vols », qui sont apparus sur les façades des nouvelles villes coloniales d’Afrique afin d’en protéger les occupants tout en affirmant leur richesse,

    en contraste aux architectures vernaculaires largement ou- vertes à la communauté.
    L’assemblage du métal au tissu, du motif apparu d’abord par l’effort des soudeurs, les structures métalliques affichant fièrement leurs missives, lesquelles, couplées au wax lui- même, présentent leur message comme altéré, produisant une forme de vitrail hybridé, un mixage de matériaux en forme de bas-relief, une alchimie ajourée, un objet hésitant entre son utilité et sa préciosité, une anomalie.

    Lady Rosebud, série d’œuvres ici présentées, s’approprie une forme modifiée d’habitat traditionnel, où les papeaux (papo) qui leur sont empruntés emportent le visiteur au cœur du vernaculaire. « L’histoire est inscrite dans la ma- tière » nous dit Amandine Guruceaga, et Lady Rosebud de nous raconter celle de sa résidence, du travail réalisé en collaboration avec les mécaniciens du domaine de Tiassalé, de cette rencontre avec un territoire plus vaste encore que constitue le paysage de Côte d’Ivoire, habité par des femmes et des hommes, incarné dans une culture puissante et hé- ritière des soubressauts du passé. L’échange a eu lieu, une alchimie, qui ne dénature en rien mais plutôt déplace, s’est opérée par la lente élaboration des formes et des matières, elle est ainsi fidèle à sa pratique artistique qui traverse les frontières autant plastiques que géographiques.

    Véronique Collard Bovy